RGPaDAY #07-09
Chaque jour, ce mois d’août, le rôliste que je suis se pose la question du jour du RPGaDAY2018 en partenariat avec Aux Portes de l’Imaginaire.
Non, je ne posterai pas chaque jour, mais tous les trois jours.
Voici mes pensées de ces 3 derniers jours :
7 – De quelle façon un MJ peut-il rendre les enjeux plus importants ?
A l’instar de l’univers d’un livre, l’univers d’un jeu de rôle n’existe que dans l’imaginaire. Il n’a pas la réalité « concrète » qu’une œuvre cinématographique ou qu’une œuvre de bande-dessinée peut lui donner. Du reste, il a l’avantage d’être interactif et que les joueurs sont indirectement impliqués dans son évolution. Ce qui signifie que tout ce qui arrive à l’univers de leur PJ est un enjeux. Je considère qu’avoir peur de casser quelque chose dans ce microcosme est un frein à la grandeur des enjeux. Ce qui peut se comprendre. Les joueurs et le MJ ont mis en place un contexte, des PNJ, des interactions qui forment un joli petit univers auquel on s’attache. Et l’on craint souvent de trop altérer ce bel ensemble. C’est humain.
Selon moi, il faut renoncer à préserver quoi que ce soit de cet univers. Il faut annihiler toute crainte de lui faire mal. Le monde du jeu est là pour souffrir et faire souffrir. Un enjeux n’a de pouvoir sur l’esprit que si ce qu’il met en balance peut véritablement arriver. Si l’univers est une montre, les joueurs sont ceux qui font en sorte qu’elle fonctionne et le MJ un crash-testeur, celui qui doit en éprouver chaque rouage et chaque ressort, il doit être près à anticiper ce qui va se passer lorsque l’un de ces éléments sera détruit. Sans cette projection vers le pire, le MJ se cloisonne avec les joueurs dans un cadre qui n’a que peu de chance d’évoluer. Free your mind.
8 – Comment faire pour attirer plus de joueurs dans le hobby ?
Je ne vois qu’une solution : en parler et faire essayer. Mais PAS en parler, genre, « tu vois, c’est assez compliqué et tu risque de ne pas comprendre« , NON ! Le concept du jeu de rôle est simple, il existe des jeux simples et amener des débutants à essayer est très facile. Je le fais régulièrement sur des festivals où la curiosité poussent de nombreux visiteurs à faire un essai. En 1 à 2h de temps, ils sont généralement séduits. J’ai toujours pensé que jouer était la meilleure façon d’appréhender ce loisir, de comprendre son intérêt. Lorsqu’on le regarde d’un œil extérieur, on voit des tonnes de livres, des plans, des feuilles de personnages absconses, des dés bizarres et on pense tout de suite que c’est très compliqué. Quand on réduit l’expérience à simplement incarner un personnage dans une fiction construite à plusieurs en occultant un maximum les règles du jeu ou les complexités d’un quelconque univers, les débutants sont bien plus vite captivés.
De ceux qui ont envie d’essayer, peu ressortent déçus. Avoir envie d’essayer c’est être déjà plus ou moins convaincu. Il faut donner envie. Le reste coule de source.
9 – De quelle façon un jeu vous a-t-il surpris ?
Ambre fut ma première vraie surprise en JdR. Dans un monde où les seuls jeux existants formaient une cabale entre l’ancêtre du D20 système, le BRPS, le système D6 et j’en passe, le jeu « sans dé » apportait une réelle nouveauté et attisait la curiosité. Avant Ambre, je m’étais déjà essayé à la création de systèmes sans dé, mais je n’avais encore jamais osé le narratif. Je clonais des formes peu viables de systèmes de simulation sans dé sans parvenir à trouver une formule qui ne ressemble pas à une usine à gaz.
Lorsque j’ai acquis Ambre, j’avais déjà lu les romans de Zelazny et été séduit par cet univers. Je fus finalement complètement dérouté par l’approche du système dont l’assimilation a demandé un temps fou. Je me suis amusé un peu avec l’univers dans un système avec dé, avant de faire quelques essais de sans dé. Finalement, c’est un ami qui a proposé une campagne d’Ambre dans laquelle je me suis laissé embarqué 10 ans et c’est probablement encore ma meilleures expérience de jeu narratif à ce jour.
Consultez mes précédentes réponses du RPGaDAY2018 :